Le Grand Nocturne / Les Cercles de l’épouvante
Publiés en 1942 et 1943 aux Auteurs Associés, Le Grand Nocturne et Les Cercles de l’épouvante amorcent une période faste pour Jean Ray,où il trouve une reconnaissance de son talent d’écrivain à part entière.
D’un côté, Jean Ray tente de dire le pire, par l’excès et la violence. Il développe une esthétique de l’épouvante allant chercher plus loin que les scènes classiques de la terreur grâce à une dimension métaphysique. De l’autre, il introduit l’hésitation, le doute, l’erreur de perception qui semblent relativiser la manifestation de l’épouvante. Pour ce faire, Jean Ray mêle à l’inspiration populaire, avec ses thèmes et ses codes narratifs, des références et une manière de raconter plus littéraires, ce qui est sans doute pour une grande part dans l’originalité de son œuvre.
Le Grand Nocturne et Les Cercles de l’épouvante explorent les rapports entre les mondes naturels et surnaturels. Les thèmes du fantastique – le temps, l’espace, la perturbation des catégories de la perception – y sont traités de manière extrêmement complexe. À cela s’ajoute une dimension essentielle de l’œuvre de Jean Ray: les interdits de la loi divine.
Né et mort à Gand, Jean Ray (1887-1964) est l’auteur d’une œuvre considérable, dominée par le fantastique à l’état pur, qu’il publie sous divers pseudonymes, dont John Flanders. Ses principaux romans et recueils de nouvelles sont Les Contes du whisky, Le Grand Nocturne, La Cité de l’indicible peur, Les Derniers Contes de Canterbury, Le Carrousel des maléfices et le vertigineux Malpertuis.