La Chine, la mer, la littérature
Pierre Ryckmans devient Simon Leys au moment de publier Les Habits neufs du président Mao, en 1971, premier d’une série d’essais dans lesquels il s’attache à dénoncer l’imposture de la Révolution culturelle et sa célébration par nombre d’intellectuels et de médias occidentaux. Il n’a plus cessé d’écrire depuis lors et jusqu’à sa mort en 2014. L’essai, son genre de prédilection, l’a accompagné tout au long de sa vie et a pris diverses formes en fonction des circonstances, des projets et préoccupations personnels comme des événements auxquels il fut confronté.Ce volume présente un choix d’essais représentatif de l’ensemble du parcours de Simon Leys, qui gravite autour de ses trois passions : la Chine, la littérature et la mer. Publiés entre 1983 et 2012, ils témoignent de la cohérence et de la richesse de sa pensée, une pensée à rebours des courants et des modes, une pensée sans cesse en éveil qui, tentant d’élucider les zones d’ombre, se forge à l’épreuve des faits, de l’actualité ou des textes, et s’adresse au lecteur sans artifices.
« Les grands écrivains ne meurent pas puisqu’on les réédite et relit continuellement. Simon Leys a clairement acquis ce statut, cessant d’être seulement le sinologue qui pourfendit le maoïsme dans la foulée de Mai 68, pour devenir un auteur (essayiste érudit, critique littéraire, historien d’art, penseur politique) dont on ne cesse d’apprécier autant l’originalité des idées que la beauté de l’écriture. »
Philippe Paquet, La Libre Belgique