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Marie Nizet

Marie Nizet naît en 1859 à Bruxelles, dans une famille érudite où l’amour des lettres occupe une place centrale. Son père, féru d’histoire et de culture roumaine, lui transmet sa fascination pour ce pays lointain, nourrissant ainsi son imaginaire. Très tôt, elle montre des dispositions pour l’écriture et s’imprègne des grands courants littéraires de son époque, oscillant entre le romantisme noir et l’influence du réalisme historique.

À seulement dix-sept ans, elle publie un premier recueil de poèmes, Chants pessimistes (1877), qui laisse entrevoir un talent précoce et une sensibilité marquée par la mélancolie et l’exploration des tourments de l’âme. Deux ans plus tard, en 1879, elle signe son œuvre la plus marquante, Le Capitaine Vampire. Ce roman gothique, mêlant horreur et critique voilée de l’impérialisme russe en Roumanie, s’ancre dans un contexte historique troublé. L’ouvrage ne rencontre qu’un succès limité à sa sortie, mais il est redécouvert bien plus tard par les amateurs de littérature vampirique et gothique, qui saluent son atmosphère sombre et envoûtante.

Un lien intéressant peut être tracé entre Le Capitaine Vampire et l’œuvre de Bram Stoker, notamment Dracula. Bien que les deux auteurs n’aient pas de lien direct, leurs récits partagent des éléments communs dans la représentation du vampire. Le personnage de Boris Liatoukine, avec ses caractéristiques surnaturelles et sa nature sanguinaire, semble anticiper certaines figures du vampire modernes. Le roman de Nizet, tout comme Dracula, présente une atmosphère de terreur et d’intrigue autour d’un être aux pouvoirs presque surnaturels, représentant à la fois la menace et la fascination. Il est possible que Nizet, influencée par la vogue littéraire des récits fantastiques de son époque, ait contribué à l’élaboration de certains motifs du genre vampirique qui se retrouveront plus tard dans les œuvres de Stoker.

Malgré ce début prometteur, Marie Nizet voit sa carrière littéraire s’effacer progressivement après son mariage. Comme c’est souvent le cas pour les femmes écrivaines de son époque, les obligations familiales prennent le pas sur sa plume. Son œuvre tombe dans l’oubli, et elle ne connaîtra jamais de reconnaissance publique de son vivant. Elle s’éteint en 1922, laissant derrière elle un héritage littéraire discret mais singulier.

Aujourd’hui, Le Capitaine Vampire est réhabilité comme une contribution notable à la littérature gothique du XIXe siècle. Marie Nizet apparaît comme une autrice méconnue, mais dont la plume, teintée de mystère et d’ombres, mérite une redécouverte attentive. L’influence de son œuvre se fait encore sentir dans les récits de vampires, un genre qu’elle a contribué à façonner.

De cet auteur

Le Capitaine vampire Marie Nizet